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Ce journal contient 2 entrées.
Why you will never escape ads by paying for content · Zen and the Art of Software Development
Traduction rapide et pas forcément exacte :
Internet est, plus que jamais, rempli de publicités. A tel point que les informations qui sont supposées être échangées sur Internet (news, articles, posts, livres, cours, conversations, données) sont aujourd'hui appelées "contenu", un mot fourre-tout qui, pour les publicitaires, signifie généralement "remplissage".
Voilà pourquoi je ne pense pas que payer pour du contenu vous permettra d'échapper à la publicité: si vous avez les moyens de payer pour ce contenu alors vous avez de l'argent, et vous êtes donc une cible de choix pour les publicitaires. Au plus votre pouvoir d'achat sera visible, au plus les publicitaires chercheront à vous cibler. De fait, au plus vous dépenserez d'argent pour faire disparaître la publicité, au plus les publicitaires en dépenseront pour la faire réapparaître. Et vu la façon dont le monde fonctionne aujourd'hui, il semble que vendre des publicités sera toujours plus profitable que vendre du contenu.
Prenons le récent papier d'opinion de Thomas Wells: "Is Advertising Morally Justifiable? The Importance of Protecting Our Attention" [1]. La plupart des publicités modernes ne font plus seulement la promotion d'un produit mais cherchent à "pirater" l'esprit des gens en les amenant à désirer/acheter des produits dont l'intérêt et la valeur est discutable. Peut être que, dans le futur, la diffusion de telles publicités deviendra illégale, tout comme l'est aujourd'hui la diffusion massive de spams et de malwares.
[1] http://www.abc.net.au/religion/articles/2015/07/14/4273200.htm
Internet est, plus que jamais, rempli de publicités. A tel point que les informations qui sont supposées être échangées sur Internet (news, articles, posts, livres, cours, conversations, données) sont aujourd'hui appelées "contenu", un mot fourre-tout qui, pour les publicitaires, signifie généralement "remplissage".
Voilà pourquoi je ne pense pas que payer pour du contenu vous permettra d'échapper à la publicité: si vous avez les moyens de payer pour ce contenu alors vous avez de l'argent, et vous êtes donc une cible de choix pour les publicitaires. Au plus votre pouvoir d'achat sera visible, au plus les publicitaires chercheront à vous cibler. De fait, au plus vous dépenserez d'argent pour faire disparaître la publicité, au plus les publicitaires en dépenseront pour la faire réapparaître. Et vu la façon dont le monde fonctionne aujourd'hui, il semble que vendre des publicités sera toujours plus profitable que vendre du contenu.
Prenons le récent papier d'opinion de Thomas Wells: "Is Advertising Morally Justifiable? The Importance of Protecting Our Attention" [1]. La plupart des publicités modernes ne font plus seulement la promotion d'un produit mais cherchent à "pirater" l'esprit des gens en les amenant à désirer/acheter des produits dont l'intérêt et la valeur est discutable. Peut être que, dans le futur, la diffusion de telles publicités deviendra illégale, tout comme l'est aujourd'hui la diffusion massive de spams et de malwares.
[1] http://www.abc.net.au/religion/articles/2015/07/14/4273200.htm
La publicité dans Firefox, et une longue digression sur à peu près tout
Je lis beaucoup de réactions disproportionnées quant à l'annonce de la publicité dans Firefox. Pour ceux qui l'ignorent, Mozilla désire ajouter des publicités dans son navigateur (apparemment dans les tuiles inutilisées de la page d'accueil), ce qui déclenche un tollé de la part des utilisateurs qui menacent de quitter le navigateur et d'attaquer des zoos pour tuer des pandas roux.
Toutefois, si l'on réfléchit calmement, la publicité n'est pas un problème en soi mais nous sommes aujourd'hui dans une situation où celle-ci suscite des réactions épidermiques. La raison est évidente, nous avons pris l'habitude d'être confrontés à une forme de publicité intrusive, systématique, agressive, désagréable et enfin qui se torche avec notre vie privée.
A tel point qu'il nous apparaît aujourd'hui inconcevable qu'une publicité puisse être respectueuse, discrète et sans tracking. D'où les réactions vives envers Mozilla, alors même que nous ignorons encore comment celles-ci vont être mises en place concrètement dans le navigateur.
Nous touchons du doigt un problème bien particulier, à savoir une implémentation défectueuse d'un concept neutre (ni bon, ni mauvais). La publicité n'en est qu'un exemple parmi tant d'autres : la collecte d'informations, l'informatisation des services publics, l'Internet des Objets, le transhumanisme et moult autres sujets qui sont victimes de leur mise en pratique. En d'autres termes, le bien ou le mauvais ne dépend pas du concept, mais de sa réalisation.
Pour illustrer le propos, prenons la collecte d'information par Google. Si l'on y pense, l'objectif premier du moteur de recherche Google, c'est de nous proposer des résultats de recherche pertinents par rapport à ce que nous avons voulu exprimer. Dans ce cadre, la collecte d'informations et la construction d'un profil cohérent est tout à fait légitime puisqu'il s'agit d'une étape fondamentale pour permettre les recherches contextualisées (et donc plus personnalisée).
Là où le problème émerge, c'est quand Google collecte des informations et les met en relation alors qu'il n'en a pas besoin. On pourrait parfaitement imaginer un Google beaucoup plus respectueux, qui certes collecterait toujours des données pour construire des profils, mais avec une partie du contexte conservée côté client et une autre partie chiffré et anonymisée côté serveur. De même, Google pourrait parfaitement s'abstenir de fournir un accès privilégié à la NSA.
On voit bien qu'ici, la collecte d'informations est une action neutre mais que c'est la façon dont ces données sont conservées, mises en relation et diffusées qui pose problème. Pourquoi ? Parce que le respect de la vie privée n'est pas une problématique technique : c'est une problématique de plus haut niveau, une problématique humaine (c'est-à-dire l'existence d'une volonté de la part du fournisseur de services de protéger la vie privée). On pourra toujours chercher à utiliser des outils techniques pour protéger notre vie privée, il suffira qu'un seul maillon de la chaîne de confiance soit compromis pour que l'ensemble soit compromis. D'où l'intérêt de lutter au niveau technique, mais surtout au niveau humain (législation, éducation des masses, boycott, etc.).
C'est exactement pareil pour la publicité, il s'agit en fait d'un cas particulier du respect des utilisateurs et des consommateurs. Le matraquage, la publicité en plein écran, les spots automatiques, le tracking, etc. : tout ça n'est qu'un problème de marketing rentre-dedans, c'est-à-dire une pratique irrespectueuse de la publicité. Je fais réellement confiance à Mozilla pour justement ne pas faire appel à ces mauvaises pratiques, car jusqu'à présent Mozilla a montré qu'elle respectait ses utilisateurs.
Toutefois, si l'on réfléchit calmement, la publicité n'est pas un problème en soi mais nous sommes aujourd'hui dans une situation où celle-ci suscite des réactions épidermiques. La raison est évidente, nous avons pris l'habitude d'être confrontés à une forme de publicité intrusive, systématique, agressive, désagréable et enfin qui se torche avec notre vie privée.
A tel point qu'il nous apparaît aujourd'hui inconcevable qu'une publicité puisse être respectueuse, discrète et sans tracking. D'où les réactions vives envers Mozilla, alors même que nous ignorons encore comment celles-ci vont être mises en place concrètement dans le navigateur.
Nous touchons du doigt un problème bien particulier, à savoir une implémentation défectueuse d'un concept neutre (ni bon, ni mauvais). La publicité n'en est qu'un exemple parmi tant d'autres : la collecte d'informations, l'informatisation des services publics, l'Internet des Objets, le transhumanisme et moult autres sujets qui sont victimes de leur mise en pratique. En d'autres termes, le bien ou le mauvais ne dépend pas du concept, mais de sa réalisation.
Pour illustrer le propos, prenons la collecte d'information par Google. Si l'on y pense, l'objectif premier du moteur de recherche Google, c'est de nous proposer des résultats de recherche pertinents par rapport à ce que nous avons voulu exprimer. Dans ce cadre, la collecte d'informations et la construction d'un profil cohérent est tout à fait légitime puisqu'il s'agit d'une étape fondamentale pour permettre les recherches contextualisées (et donc plus personnalisée).
Là où le problème émerge, c'est quand Google collecte des informations et les met en relation alors qu'il n'en a pas besoin. On pourrait parfaitement imaginer un Google beaucoup plus respectueux, qui certes collecterait toujours des données pour construire des profils, mais avec une partie du contexte conservée côté client et une autre partie chiffré et anonymisée côté serveur. De même, Google pourrait parfaitement s'abstenir de fournir un accès privilégié à la NSA.
On voit bien qu'ici, la collecte d'informations est une action neutre mais que c'est la façon dont ces données sont conservées, mises en relation et diffusées qui pose problème. Pourquoi ? Parce que le respect de la vie privée n'est pas une problématique technique : c'est une problématique de plus haut niveau, une problématique humaine (c'est-à-dire l'existence d'une volonté de la part du fournisseur de services de protéger la vie privée). On pourra toujours chercher à utiliser des outils techniques pour protéger notre vie privée, il suffira qu'un seul maillon de la chaîne de confiance soit compromis pour que l'ensemble soit compromis. D'où l'intérêt de lutter au niveau technique, mais surtout au niveau humain (législation, éducation des masses, boycott, etc.).
C'est exactement pareil pour la publicité, il s'agit en fait d'un cas particulier du respect des utilisateurs et des consommateurs. Le matraquage, la publicité en plein écran, les spots automatiques, le tracking, etc. : tout ça n'est qu'un problème de marketing rentre-dedans, c'est-à-dire une pratique irrespectueuse de la publicité. Je fais réellement confiance à Mozilla pour justement ne pas faire appel à ces mauvaises pratiques, car jusqu'à présent Mozilla a montré qu'elle respectait ses utilisateurs.
Ce journal est basé sur Ginger, un gestionnaire de lien minimaliste développé dans le cadre d'un stage de perfectionnement. Pour plus d'informations, consulter le wiki consacré à mes projets personnels.