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Le mythe de la qualité de service sur Internet
On voit circuler sur le net cette excellente vidéo à propos de la neutralité du net, qui traite du problème avec humour sans se perdre dans des considérations techniques ou philosophiques : http://www.dailymotion.com/video/x1ybocf_john-oliver-hbo-neutralite-du-net-vostfr_tech
Le principe de neutralité se résume simplement de la manière suivante: un fournisseur d'accès doit traiter toutes les données de la même façon, quelle que soit leur origine, leur destination ou leur contenu.
Un tel principe est fondamental car il permet d'éviter qu'un fournisseur d'accès puisse forcer une entreprise, un gouvernement ou un individu à payer plus cher pour pouvoir accéder et/ou fournir des services spécifiques. C'est grâce à un tel principe que vous ne payez pas plus cher en regardant une vidéo sur le net, ou qu'une petite entreprise du Web peut rivaliser avec une grande sans avoir à investir de très grandes sommes d'argent (barrière à l'entrée).
On trouve cependant encore des gens qui justifient la fin de ce principe pour les raisons suivantes:
- certains protocoles (transport de la voix et de la vidéo, par exemple) nécessitent un minimum de bande passante pour pouvoir fonctionner.
- certains services sont fondamentaux et ne devraient pas souffrir des ralentissements due à une surcharge du réseau (paiement des impôts en ligne, accès aux serveurs gouvernementaux, etc.).
Ces raisons, légitimes au premier abord, sont en fait liées à l'absence de garanties offertes par les fournisseurs d'accès quant à la capacité de leurs infrastructures. En effet, le débit réel d'une ligne dépend du débit de l'infrastructure sous-jacente et du nombre de personnes à l'utiliser (car cette infrastructure est partagée entre tous les utilisateurs).
Les fournisseurs d'accès considèrent cependant que tout le monde n'utilise pas sa connexion en permanence au débit maximum, et surestiment donc le nombre d'utilisateurs que cette infrastructure peut supporter.
Cependant, tout comme une banque fait faillite lorsque la totalité de ses clients veut retirer son argent, le débit par personne s'effondre si tout le monde essaye d'utiliser sa connexion au maximum au même moment. D'où les dégradations de performance aux heures de grande affluence que l'on peut observer chez soi (en soirée et le weekend, notamment).
En d'autres termes, les fournisseurs d'accès refusent d'appliquer une forme de QoS basée sur des garanties de débit par personne, tout simplement parce que cela reviendrait soit à accepter moins d'abonnés, soit à améliorer l'infrastructure de manière adéquate. Des raisons purement financières, donc.
Par contre, les fournisseurs d'accès militent pour la disparition de la neutralité du net, sous prétexte d'assurer cette fameuse qualité de service qu'ils refusent de garantir actuellement. C'est à dire qu'au lieu d'assurer à chaque client (particulier ou professionnel) une portion de bande passante minimale cohérente vis à vis de leurs usages, les fournisseurs d'accès préféreraient pouvoir rejeter les données provenant de/à destination de ceux qui ne payent pas un supplément substantiel.
En résumé, donc, le but des fournisseurs d'accès est de pouvoir gagner plus d'argent sans investir outre mesure dans l'infrastructure, d'une part en faisant payer plus chers l'accès à certains services et d'autre part en menaçant toute entreprise proposant un service sur Internet de dégrader leurs performances sur le réseau.
Alors, à ceux qui pensent que la QoS est nécessaire sur Internet, je réponds "non, pas du tout". Ce qui est nécessaire, voire fondamental, c'est un investissement approprié dans les infrastructures, une quantification réaliste du nombre d'utilisateurs supportés par cette même infrastructure, et la fin de l'open bar généralisé sur l'accès à Internet.
A noter que, depuis 2007, la loi oblige les fournisseurs d'accès à préciser un débit minimum garanti dans leur contrat de vente : http://juriscom.net/2007/11/cassation-civ-1-8-novembre-2007-societe-aol-c-associations-ufc-que-choisir-afa/
Évidemment, les fournisseurs d'accès ont modifiés leurs contrats en indiquant des débits minimums garantis ridiculement faibles, de l'ordre du 56K pour de l'ADSL (10Mbps pour de la fibre), sachant qu'il serait de toute façon très difficile pour l'utilisateur lambda de prouver un éventuel non respect de cette clause.
Le principe de neutralité se résume simplement de la manière suivante: un fournisseur d'accès doit traiter toutes les données de la même façon, quelle que soit leur origine, leur destination ou leur contenu.
Un tel principe est fondamental car il permet d'éviter qu'un fournisseur d'accès puisse forcer une entreprise, un gouvernement ou un individu à payer plus cher pour pouvoir accéder et/ou fournir des services spécifiques. C'est grâce à un tel principe que vous ne payez pas plus cher en regardant une vidéo sur le net, ou qu'une petite entreprise du Web peut rivaliser avec une grande sans avoir à investir de très grandes sommes d'argent (barrière à l'entrée).
On trouve cependant encore des gens qui justifient la fin de ce principe pour les raisons suivantes:
- certains protocoles (transport de la voix et de la vidéo, par exemple) nécessitent un minimum de bande passante pour pouvoir fonctionner.
- certains services sont fondamentaux et ne devraient pas souffrir des ralentissements due à une surcharge du réseau (paiement des impôts en ligne, accès aux serveurs gouvernementaux, etc.).
Ces raisons, légitimes au premier abord, sont en fait liées à l'absence de garanties offertes par les fournisseurs d'accès quant à la capacité de leurs infrastructures. En effet, le débit réel d'une ligne dépend du débit de l'infrastructure sous-jacente et du nombre de personnes à l'utiliser (car cette infrastructure est partagée entre tous les utilisateurs).
Les fournisseurs d'accès considèrent cependant que tout le monde n'utilise pas sa connexion en permanence au débit maximum, et surestiment donc le nombre d'utilisateurs que cette infrastructure peut supporter.
Cependant, tout comme une banque fait faillite lorsque la totalité de ses clients veut retirer son argent, le débit par personne s'effondre si tout le monde essaye d'utiliser sa connexion au maximum au même moment. D'où les dégradations de performance aux heures de grande affluence que l'on peut observer chez soi (en soirée et le weekend, notamment).
En d'autres termes, les fournisseurs d'accès refusent d'appliquer une forme de QoS basée sur des garanties de débit par personne, tout simplement parce que cela reviendrait soit à accepter moins d'abonnés, soit à améliorer l'infrastructure de manière adéquate. Des raisons purement financières, donc.
Par contre, les fournisseurs d'accès militent pour la disparition de la neutralité du net, sous prétexte d'assurer cette fameuse qualité de service qu'ils refusent de garantir actuellement. C'est à dire qu'au lieu d'assurer à chaque client (particulier ou professionnel) une portion de bande passante minimale cohérente vis à vis de leurs usages, les fournisseurs d'accès préféreraient pouvoir rejeter les données provenant de/à destination de ceux qui ne payent pas un supplément substantiel.
En résumé, donc, le but des fournisseurs d'accès est de pouvoir gagner plus d'argent sans investir outre mesure dans l'infrastructure, d'une part en faisant payer plus chers l'accès à certains services et d'autre part en menaçant toute entreprise proposant un service sur Internet de dégrader leurs performances sur le réseau.
Alors, à ceux qui pensent que la QoS est nécessaire sur Internet, je réponds "non, pas du tout". Ce qui est nécessaire, voire fondamental, c'est un investissement approprié dans les infrastructures, une quantification réaliste du nombre d'utilisateurs supportés par cette même infrastructure, et la fin de l'open bar généralisé sur l'accès à Internet.
A noter que, depuis 2007, la loi oblige les fournisseurs d'accès à préciser un débit minimum garanti dans leur contrat de vente : http://juriscom.net/2007/11/cassation-civ-1-8-novembre-2007-societe-aol-c-associations-ufc-que-choisir-afa/
Évidemment, les fournisseurs d'accès ont modifiés leurs contrats en indiquant des débits minimums garantis ridiculement faibles, de l'ordre du 56K pour de l'ADSL (10Mbps pour de la fibre), sachant qu'il serait de toute façon très difficile pour l'utilisateur lambda de prouver un éventuel non respect de cette clause.
Ce journal est basé sur Ginger, un gestionnaire de lien minimaliste développé dans le cadre d'un stage de perfectionnement. Pour plus d'informations, consulter le wiki consacré à mes projets personnels.